Y a-t-il une bulle à Paris ?

Les prix parisiens ont explosés ces dernières années, dépassants récemment la barrière symbolique des 10 000 euros. Les prix de l’immobilier dans la capitale ont augmentés en 20 ans de 250% ! Pour donner un autre chiffre, afin de prendre conscience de cette incroyable évolution, le mètre carré, au début des années 2000, était à 2800 euros ! Pour un revenu moyen dans un secteur hautement qualifié en Europe, il faut un montant égale à 15 fois ce salaire annuel pour se payer un 60 mètres carrés à Paris, ce qui fait de la capitale Française la ville la plus chère d’Europe. Jusqu’où le marché parisien peut-il aller ? La banque Suisse UBS a analysé les risques de bulle dans les principales villes européennes, et son bilan est inquiétant. Il y aurait un risque conséquent de bulle immobilière généralisé. Le risque semble être particulièrement important à Paris. Explications…

Les taux historiquement bas encouragent la hausse des prix

Le prix du mètre carré à Paris augmente de plus en plus d’année en année, pour arriver à une augmentation annuelle qui dans certains quartiers atteint quasiment les 10%. Cependant, cette tendance aura forcément une limite. Quelques nuages viennent déjà menacer cette montée historique des prix. Le contexte économique est à la défiance, avec le Brexit, la fragilité économique de la zone Euro, qui présente des risques de récession, mais c’est surtout la baisse continue et historique des taux d’emprunts immobilier qui vient encourager la demande et donc qui fait monter mécaniquement les prix de l’immobilier. Et le marché reste très nettement en faveur des vendeurs, avec une demande plus forte que l’offre de plus de 20%. Mais la baisse des taux immobiliers incitent aussi les ménages à faire des emprunts plus importants ou à demander plus de prêts. Cette baisse des taux s’explique en grande partie par la politique de la banque centrale européenne, mais aussi par le vieillissement de la population qui gagne en espérance de vie et qui est prêt à investir. Cette hausse de l’épargne entraîne par équilibrage, une baisse des taux sur le marché des capitaux. 

 

Selon la banque UBS, les prix Parisiens sont en déconnexion avec la réalité économique de la France et en particulier du pouvoir d’achat des Français. Malgré les facteurs énumérés plus haut sur les raisons de la baisse des taux et même avec l’augmentation du vieillissement de la population, et donc de l’épargne des ménages, trop de foyers manquent encore de fonds propres pour satisfaire les banques. Il faut donc être très regardants, si l’on souhaite investir, sur les futures régulations du marché qui peuvent venir perturber les tendances actuelles. C’est ce qui s’est passé dans les villes où les mêmes observations ont été faites et qui ont connu une régulation soudaine des prix de l’immobilier. Ces prix ont pu chuter de 10% par rapport à leurs pics. 

 

 

Il reste encore à voir ce que les politiques de la ville vont décider à Paris. L’élection prochaine pour la mairie de Paris peut avoir une influence certaine sur le marché Parisien. Cependant, l’attractivité économique de la région, ainsi que ses plans de développement avec le Grand Paris, et notamment la construction de nouvelles lignes de métro qui devrait redynamiser de nombreuses zones en région parisienne, assurent à la capitale un filet de sécurité solide. Si la tendance des prix peut diminuer dans les années à venir, on peut se sentir tout de même à l’abri d’une chute libre dans la capitale Française. Il faut aussi voir si le Brexit, une fois acté, auras de vraies répercutions sur le marché de l’immobilier. On peut penser en effet que si l’annonce du Brexit a pu avoir une certaine influence sur le marché parisien, on en a pas encore vu toute l’étendue…