Immobilier : les prêts se resserrent

Après une période faste pour l’immobilier, avec des taux de prêts quasiment à taux zéro, un tournant commence à se faire sentir. Si les taux sont toujours aussi bas, l’obtention de prêts devient, elle, moins facile.

Tous les profils d’acheteurs immobiliers sont concernés

Les banques respectent les consignes données par la banque de France en matière d’accord de prêts immobiliers. Deux critères sont étudiés en priorité : le taux d’endettement et la durée de l’emprunt. La situation générale de l’emprunteur passe au second plan. Même avec des salaires importants et un contrat à durée indéterminée, si le taux d’endettement s’avère supérieur à 33 % du revenu, le crédit peut être refusé.

Les banques demandent un apport immobilier plus important

Après une baisse d’environ 5 % en 2019, les deux premiers mois de l’année 2020 ont vu le niveau d’apport augmenter de 11 %. Confirmant ainsi un changement sur le marché de l’immobilier, dont les conditions d’emprunts ne faisaient que se relâcher jusqu’alors. Si les banques veulent encourager les investisseurs à puiser dans leur épargne, ce n’est pas à l’avantage des jeunes et primo-accédants, dont les taux restés très bas les encouragent plutôt à aller demander un crédit immobilier.

Une demande en baisse

Le début d’année s’accompagne d’une baisse des crédits immobiliers accordés de 13 %. La production des crédits a baissée elle de 4 %. Les offres s’adaptent aux recommandations du Haut Conseil de stabilité financière. Les dossiers de demandes de prêts dépassants les 25 ans ne trouvent plus preneur. Ils sont seulement 1 % à avoir un crédit s’étalant sur 25 ans, contre 1,7 en 2019. Les emprunts de plus de 25 ans étaient en croissance depuis plus de 5 ans, ils avaient quasiment triplés depuis 2014. Avec cette baisse, les acteurs de l’immobilier sonnent l’alarme et décident de revenir à un modèle d’emprunt à maturités raisonnables.

Les conditions d’obtention de crédit se resserrent clairement, même quand les profils des investisseurs sont bons, voir très bons. Même avec des reste-à-vivre importants et des revenus élevés, les établissements de crédits suivent les nouvelles conditions de la banque de France et du Haut Conseil de stabilité financière. Après une année faste pour le marché de l’immobilier, le secteur est-il en train de connaître un tournant ? Il faudra surveiller l’évolution du marché, en particulier pendant cette année d’élections municipales, qui peut rabattre les cartes, notamment à Paris, où les prix du mètre carré, après avoir augmenté inexorablement, semblent stagner doucement dans certains quartiers.